Œil sur l’Afrique n°17

Œil sur l’Afrique n°17

Œil sur l’Afrique

 Préparé par : Ibrahim Keita

 Guinée-Bissau : à quelques mois de la présidentielle, des représentants de l'opposition réunis à Paris

Samedi 26 avril 2025

Les cadres de l'opposition Bissau-guinéenne ont commencé, vendredi 25 avril à Paris, des discussions sur l'avenir proche de leur pays. Vent debout contre l'extension du mandat du président Umaro Sissoco Embalo, qui aurait dû se terminer fin février selon les opposants, deux plateformes de l'opposition se réunissent tout le week-end.  

Ces cadres de l'opposition en Guinée-Bissau vont tenter d'établir une feuille de route et définir des objectifs communs quelques mois avant l'élection présidentielle prévue en novembre prochain.

« On est là pour deux, trois jours pour discuter de la crise politique en Guinée-Bissau et certainement pour trouver une plateforme commune qu'on peut travailler et faire sortir le pays de cette crise. Et aussi pour voir les élections qui viennent en novembre. La question est : comment est-ce qu'on peut travailler pour que ces élections-là soient libres, justes et transparentes ? », précise l'ancien Premier ministre, Nuno Gomes Nabiam, à RFI.

Source : RFI

Afrique subsaharienne : le FMI évoque une « reprise économique interrompue »

Samedi 26 avril 2025

Dans ses Perspectives économiques régionales pour l'Afrique subsaharienne publiées vendredi 25 avril, le Fond Monétaire International (FMI) parle d’une « reprise économique interrompue » pour l'année 2025. Alors que le continent commençait à se remettre des chocs qui l'avaient touché précédemment, sa croissance sera notamment affectée dans les mois qui viennent par les politiques tarifaires américaines qui ont introduit un changement brutal dans les prévisions économiques mondiales. 

Les pays en développement ont tout intérêt à trouver « rapidement » des accords avec les États-Unis pour limiter les effets des droits de douane mis en place par Donald Trump, a estimé vendredi 25 avril le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, dans un entretien accordé à l'AFP. « Vous devez vous entendre rapidement avec les États-Unis car plus vous retarderez [ces négociations], plus les effets seront négatifs pour tout le monde », a lancé ce dernier à leur intention, ajoutant : il faut se rappeler que « les Etats-Unis avaient jusqu'ici les droits de douane les plus faibles au monde [et que] ceux appliqués dans les pays en développement sont plus élevés. Nous les encourageons [donc] à les baisser : c'est bénéfique pour tout le monde, les données économiques l'ont largement démontré », déclare encore Ajay Banga qui enjoint ces mêmes pays à renforcer leurs échanges inter-régionaux. « S'ils parviennent à 50 % de leur commerce » réalisé avec leurs voisins, « ce serait une bonne chose ».

Dans un contexte par ailleurs marqué par la diminution de l'aide bilatérale au développement, le FMI en appelle aux bailleurs pour qu'ils continuent à soutenir la région dont il salue la résilience, encourageant également ses différents États à mobiliser davantage de ressources financières au niveau national et à mieux les gérer.

Source : RFI

Le Rwanda et la RDC fixent au 2 mai la date limite pour ébaucher un accord de paix

Vendredi 25 avril 2025

Le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) se sont donnés, vendredi 25 avril, jusqu’au 2 mai pour parvenir à un projet d’accord de paix et se sont engagés à respecter leur souveraineté respective, selon une déclaration signée par les deux pays, aux côtés du secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, à Washington, aux Etats-Unis.

La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda prévoient de signer, vendredi 25 avril à Washington, un accord pour promouvoir la paix et le développement économique, ont déclaré des sources à l’agence Reuters, alors que les deux pays s’efforcent de mettre fin aux violences après une avancée des rebelles soutenus par le Rwanda dans l’est de la RDC.

Dans une annonce, mercredi, le gouvernement congolais et le groupe antigouvernemental M23, qui mènent des pourparlers au Qatar, ont publié pour la première fois une déclaration conjointe dans laquelle ils disent vouloir « œuvrer à la conclusion d’une trêve ».

Les deux pays reconnaissent « la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’autre et s’engagent sur une voie permettant de régler leurs différends grâce à des moyens pacifiques, ancrés dans la diplomatie et la négociation plutôt que par un recours à la force ou à des discours hostiles », selon la déclaration.

Sans nommer le M23 explicitement, les deux pays reconnaissent les préoccupations de l’autre et ajoutent qu’ils s’engageront « à s’abstenir de fournir un soutien militaire d’Etat à des groupes armés non étatiques ».

Récemment le Qatar s’est imposé comme un nouveau médiateur dans la crise. Des pourparlers ont débuté entre Kinshasa et le M23 à Doha en avril.

La RDC a cherché à obtenir le soutien des Etats-Unis, notamment en proposant de conclure son propre accord avec Washington sur l’accès aux minerais.

En effet, l’administration Trump s’intéresse particulièrement à la RDC depuis qu’un sénateur congolais a contacté des fonctionnaires américains pour leur présenter un accord sur les minerais en échange de garanties de sécurité.

Washington vise un meilleur accès à des ressources telles que : le cuivre, le cobalt et le lithium, utilisés dans les téléphones portables et les voitures électriques, qui sont actuellement exploités principalement par la Chine et ses sociétés minières.

Le Rwanda a annoncé cette semaine qu’il discutait également avec Washington d’un éventuel accord sur les minerais.

L’est de la RDC, frontalier du Rwanda, est en proie à des conflits depuis trente ans. Mais la crise s’est intensifiée ces derniers mois avec la prise des grandes villes de Goma et Bukavu par le M23, soutenu par Kigali et son armée.

Source : Le Monde avec AFP

 Nord du Bénin : la coopération défaillante avec le Burkina et le Niger ouvre la voie aux jihadistes

Vendredi 25 avril 2025

Le nord du Bénin, confronté à des attaques jihadistes de plus en plus meurtrières, paie le prix fort d'une coopération sécuritaire défaillante entre ce pays du golfe de Guinée et ses voisins sahéliens du Burkina et du Niger, qui ouvre la voie aux terroristes, selon des experts interrogés par l'AFP.

Les assauts contre l'armée béninoise se sont intensifiés ces derniers mois dans le nord du pays où une attaque jihadiste a fait 54 morts la semaine dernière dans les rangs des militaires, le plus lourd bilan officiel dans cette région de plus en plus ciblée par des islamistes venant du Burkina Faso et du Niger.

Le Burkina et le Niger accusent le Bénin d'abriter des bases militaires étrangères en vue de les déstabiliser. Ce que Cotonou nie.

Conséquence : une coopération militaire défaillante entre le Bénin et ses deux voisins sahéliens (le Burkina et le Niger) sur fond de brouille diplomatique.

Mais l'AES coopère avec le Togo, et le Ghana depuis l'élection du président John Mahama en décembre. Le Nigeria de son côté multiplie les efforts diplomatiques pour une reprise de la coopération sécuritaire avec le Niger, qui patine depuis le coup d'Etat de juillet 2023.

Source : AFP

Algérie : plus de 1800 migrants expulsés à la frontière avec le Niger

Vendredi 25 avril 2025

Les autorités algériennes ont expulsé plus de 1800 migrants subsahariens à la frontière nigérienne lors d’une opération inédite menée durant le mois d'avril, selon un groupe de défense des droits des migrants basé au Niger.

Alarme Phone Sahara (APS), qui surveille les mouvements migratoires à travers la région, a indiqué que les migrants subsahariens avaient été transportés par bus vers un lieu isolé dans le désert, connu sous le nom de « Point Zéro », après avoir été détenus dans diverses villes algériennes. 

Abdou Aziz Chehou, le coordinateur national du groupe, a confié à l’Agence de presse AP que 1 845 migrants sans statut légal en Algérie étaient arrivés dans la ville frontalière nigérienne d’Assamaka, après leur expulsion le 19 avril. Cela porte à plus de 4 000 le nombre de migrants expulsés à Assamaka ce mois-ci, a-t-il précisé. 

Ces grandes déportations surviennent dans un contexte de tensions croissantes entre l'Algérie et ses voisins du sud, le Niger, le Mali et le Burkina Faso.

Plus tôt ce mois-ci, les trois pays ont rappelé leurs ambassadeurs d’Algérie en raison de différends liés à la sécurité des frontières.

APS a indiqué que plus de 30.000 migrants ont été expulsés d’Algérie, rien qu’en 2024. Des déportations similaires ont été signalées dans les pays voisins, notamment le Maroc, la Libye et la Tunisie. 

Ni les autorités algériennes, ni les autorités nigériennes ne se sont exprimées publiquement au sujet des expulsions les plus récentes, rarement couvertes par les médias algériens. 

Par le passé, les autorités nigériennes ont critiqué de telles opérations comme étant des violations de l'accord de 2014 ne permettant que le retour des ressortissants nigériens à travers la frontière.

Source : TV5 MONNDE

Algérie : Amnesty International dénonce des arrestations "arbitraires"

Jeudi 24 avril 2025

Les autorités algériennes ont arrêté et condamné au moins 23 militants et journalistes, "en particulier pour leur soutien au mouvement de protestation en ligne "Manich Radi" (Je ne suis pas satisfait), lancé en décembre 2024 pour dénoncer les restrictions des droits fondamentaux et la situation socioéconomique difficile dans le pays", a affirmé l'ONG.

Amnesty affirme que ces personnes ont été arrêtées "uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux".

Cette répression a coïncidé avec la période précédant le sixième anniversaire du mouvement prodémocratie Hirak en février 2025, affirme l'ONG. 

Amnesty affirme que ces personnes ont été arrêtées "uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux".

"La stratégie d'étouffement du militantisme en ligne poursuivie par les autorités algériennes est inquiétante et doit cesser. Rien ne saurait justifier d'arrêter et d'emprisonner des gens uniquement parce qu'ils ont exprimé leur mécontentement face à la situation politique et socioéconomique", a déclaré Heba Morayef, directrice régionale d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, dans un communiqué.

Amnesty dénonce notamment des procédures accélérées, qui n'ont pas laissé à plusieurs de ces personnes "le temps de se défendre correctement".

Elle donne pour exemple la condamnation en mars des militants Soheib Debbaghi et Mahdi Bazizi à 18 mois d'emprisonnement en lien avec le mouvement "Manich Radi", lancé par Soheib Debbaghi et Samy Bazizi, frère de Mahdi Bazizi vivant au Canada.

Soheib Debbaghi a entre autres été déclaré coupable de "publication d'informations susceptibles de nuire à l'intérêt national", dit Amnesty.

L'ONG a exhorté les autorités à "cesser de réprimer l'opposition pacifique et de punir l'exercice légitime du droit à la liberté d'expression".

Source: TV5 MONDE

Le Ghana veut tenter de persuader le Mali, le Niger et le Burkina Faso de réintégrer la CEDEAO

Mercredi 23 avril 2025

Le président ghanéen, John Dramani Mahama, souhaite « entamer des conversations de haut niveau » avec les trois pays après leur retrait de l’organisation économique régionale.

En effet, le nouveau dirigeant du Ghana a fait savoir, mardi 22 avril, qu’il avait lancé une tentative pour persuader le Mali, le Burkina Faso et le Niger de réintégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), que ces pays ont quittée au début de l’année.

Le président ghanéen a déclaré que son gouvernement avait nommé un envoyé spécial pour « entamer des conversations de haut niveau » avec les trois pays après leur retrait de la CEDEAO. « La récente décision du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la CEDEAO est une évolution regrettable », a précisé MMahama lors du lancement des célébrations du 50anniversaire de la CEDEAO à Accra« Nous ne devons pas répondre par l’isolement ou la récrimination, mais par la compréhension, le dialogue et la volonté d’écouter et de s’engager », a-t-il ajouté.

La CEDEAO a déclaré plus tôt qu’elle avait invité les dirigeants des trois pays à assister à l’événement au centre de conférence international d’Accra. Les organisateurs de l’événement ont confié que des représentants des trois pays étaient présents, sans préciser de qui il s’agissait. Les chefs des trois pays n’ont pas assisté.

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont quitté la CEDEAO au début de l’année, accusant le bloc régional d’être inféodé à Paris. Ils sont réunis au sein d’un bloc appelé Alliance des Etats du Sahel (AES), qui a été créé à l’origine comme un pacte de défense en 2023.

Source : Le Monde avec AFP

Madagascar : Emmanuel Macron annonce la signature d'accords économiques avec le pays

Mercredi 23 avril 2025

Les présidents français et malgache ont annoncé, mercredi 23 avril, le renforcement de leur coopération économique à travers une série de projets ambitieux. Une signature qui intervient au premier jour de la visite d’État d’Emmanuel Macron à Antananarivo. 

Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé, mercredi 23 avril, un renforcement de leur coopération économique via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d'une visite d'État à Antananarivo.

Emmanuel Macron a annoncé "plusieurs accords importants", citant une variété de domaines : "énergie, numérique, infrastructures, connectivité et tourisme".

Andry Rajoelina a souhaité que la France, "toujours proche" de son pays, s'y "investisse encore plus", évoquant l'"immense potentiel" de l'île-État de l'océan Indien.

M. Macron a annoncé un accompagnement financier de l'Agence française de développement (AFD), ainsi qu'un prêt du Trésor français pour la réalisation d'un barrage hydroélectrique à Volobe, dans l'est du pays, dans les tuyaux depuis près d'une décennie.

Le géant français de l'électricité EDF a également signé un accord pour entrer à hauteur de 37,5% au capital du consortium chargé de sa construction, chiffrée entre 525 et 700 millions d'euros.

Source : TV5 MONDE

L’Algérie adopte une loi afin de permettre la mobilisation générale et la guerre

Mardi 22 avril 2025

Le Conseil des ministres algérien a adopté dimanche 20 avril un projet de loi encadrant la mobilisation générale, qui permettrait à l’Algérie de basculer dans la guerre, a annoncé le Conseil dans un communiqué relayé, notamment, par l’Algérie Presse Service, proche du pouvoir. Ce texte précise les « dispositions liées aux modalités d’organisation, de préparation et de mise en œuvre de la mobilisation générale, prévue à l’article 99 de la Constitution », détaille le média local TSA.

Depuis près de 50 ans, l’Algérie et le Maroc s’écharpent au sujet du Sahara occidental, territoire dans le sud du Maroc, dont la souveraineté est revendiquée par Rabat d’un côté et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger, de l’autre.

Un conflit armé oppose les deux camps depuis la fin d’un cessez-le-feu en novembre 2020, après le déploiement de troupes marocaines dans une zone tampon de l’extrême sud du Sahara occidental pour en déloger des indépendantistes, qui bloquaient la seule route commerciale vers l’Afrique de l’Ouest. Les tensions sont depuis au firmament : l’Algérie a fermé son espace aérien aux vols marocains, et imposé des visas à « tous les étrangers détenteurs d’un passeport marocain ».

La querelle algéro-marocaine s’est d’ailleurs amplifiée en juillet 2024, lorsque Emmanuel Macron, dans une lettre adressée au roi Mohamed VI, a apporté son soutien au plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental, reconnaissant la souveraineté du royaume sur le territoire. « Le gouvernement français a fini par donner sa caution franche et catégorique au fait colonial », avait réagi le gouvernement algérien, tout en rappelant son ambassadeur en France.

En conséquence, Abdelmadjid Tebboune a dénoncé en octobre dernier les « mensonges » de la France sur la colonisation, et les autorités algériennes avaient arrêté au mois de novembre l’écrivain Boualem Sansal. La crise des influenceurs algériens en France, le refus d’Alger d’accueillir ses ressortissants expulsés, l’attentat d’un Algérien sous OQTF à Mulhouse et les sanctions réciproques visant des diplomates algériens et français ont également sévèrement aggravé les relations entre les deux pays ces derniers mois.

Source : le FIGARO

Burkina Faso : le gouvernement affirme avoir déjoué un « grand complot »

Mardi 22 avril 2025

Le gouvernement du Burkina Faso a affirmé, lundi 21 avril, avoir déjoué un « grand complot en préparation », visant à « semer le chaos total » et dont les cerveaux seraient localisés en Côte d’Ivoire.

« Le travail minutieux du service de renseignement [a] révélé un grand complot en préparation contre notre pays dont le but ultime [était]t de semer le chaos total », a indiqué le ministre de la sécurité, Mahamadou Sana, dans une déclaration lue à la télévision nationale.

« La manœuvre devait aboutir, selon le plan des comploteurs terroristes, le mercredi 16 avril 2025, à un assaut sur la présidence du [Burkina] Faso par un groupe de soldats recrutés par les ennemis de la nation », a-t-il indiqué. « Les cerveaux à l’extérieur du pays sont tous localisés en Côte d’Ivoire », a-t-il ajouté, citant notamment le commandant Joanny Compaoré et le lieutenant Abdramane Barry, tous déserteurs.

La Côte d’Ivoire est régulièrement accusée d’héberger des personnes qui « se sont activées dans une entreprise de subversion » contre le Burkina Faso, selon les autorités Burkinabès.

En juillet 2024, le capitaine Ibrahim Traoré avait affirmé qu’« un centre d’opérations pour déstabiliser » le Burkina était installé à Abidjan.

Depuis 2015, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences jihadistes qui ont fait plus de 26 000 morts, civils et militaires, selon l’ONG Acled, qui recense les victimes de conflits.

Source : Le Monde avec AFP